Ethique
Le CECEMA dépend du Comité d’éthique en expérimentation animale (CEEA) Languedoc Roussillon (n°36).
Le CECEMA est dotée d’une Structure chargée du bien-être animal (SBEA)
Ethique et modèles animaux
L’utilisation de modèles animaux reste indispensable pour étudier le vivant. En effet, même si les méthodes in vitro et /ou in silico jouent un rôle important dans de nombreux projets de recherche, elles ne permettent pas, seules, d’appréhender et de comprendre toute la complexité d’un organisme vivant qui impliquent de nombreuses interactions entre les cellules, les tissus, et les organes.
L’expérimentation animale permet d’évaluer la capacité des organismes vivants à répondre à des modifications de leur environnement par des mécanismes intégratifs. Elle est également un outil important de la recherche médicale moderne pour de nombreuses pathologies (maladies métaboliques, infectieuses, neurodégénératives, développement de vaccins et de médicaments) et pour le développement de nouvelles techniques chirurgicales (greffes, microchirurgie ou neurochirurgie). A ce jour, aucune alternative ne peut totalement se substituer à l’utilisation des animaux.
L’utilisation des animaux à des fins de recherche est au cœur des préoccupations contemporaines et anime des réflexions sur les questions éthiques entre la communauté scientifique et médicale et la société. Pour les activités de recherche, ces questionnements se sont traduits par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire au niveau européen et français qui fait l’objet de révisions régulières avec notamment une prise en considération croissante du bien-être de l’animal.
L’évaluation éthique des projets impliquant l’utilisation d’animaux dans des procédures expérimentales par les comités d’éthique en expérimentation animale est obligatoire. Le rôle du comité d’éthique est d’apprécier la compatibilité entre les protocoles expérimentaux proposés et les principes éthiques, afin d’aider l’expérimentateur dans sa démarche lorsque le recours à l’animal est incontournable. Le comité d’éthique veille à ce qu’aucune procédure impliquant des animaux ne soit menée s’il existe une méthode substitutive répondant au même objectif scientifique.
La règle des 3 R : remplacer, réduire, raffiner
la règle des 3R constitue le fondement éthique de l’utilisation des animaux à des fins scientifiques. Elle est le socle de la réglementation en vigueur en Europe et en France.
Remplacer – L’objectif vise à utiliser d’autres modèles que le modèle animal, soit par un recours aux modèles in vitro (cellules, tissus, organoïdes)ou aux modèles numériques (banque de données, techniques haut débit Omics), soit par l’utilisation de modèles animaux jugés moins sensibles (invertébrés comme la drosophile ou le ver C. elegans…). Généralement, les méthodes alternatives restent complémentaires à l’utilisation du modèle animal et contribuent seulement pour partie à remplacer la totalité des études menées sur les animaux.
Réduire – L’objectif vise à diminuer le nombre d’animaux utilisés à des fins de recherche en limitant aux seules expériences absolument indispensables, en favorisant le partage de données scientifiques et le partage d’échantillons biologiques pour éviter toute répétition inutile d’études antérieures et en optimisant les études biostatistiques et le design expérimental pour l’obtention de résultats interprétables et statistiquement fiables
Raffiner – L’objectif vise à supprimer, minimiser ou soulager les contraintes, le stress et la douleur infligés aux animaux par une optimisation de l’expérimentation afin d’améliorer leur bien-être. Ceci passe par la mise en place de protocoles d’anesthésie et d’analgésie, une amélioration des conditions de transport, d’élevage et d’hébergement des animaux, l’utilisation de modalités d’exploration non invasives (imagerie, évaluation comportementale, télémétrie …), la définition de points limites adaptés (ou critère d’arrêt anticipé) de la procédure maîtrisant l’évaluation du bien-être des animaux.
Dispositif institutionnel d’encadrement éthique et de protection de l’animal utilisé à des fins scientifiques en France
Conformément aux principes de la directive Européenne 2010/63/UE, la France a mis en place un dispositif institutionnel d’encadrement de la recherche utilisant des animaux à des fins scientifiques.
Le ministère chargé de la Recherche délivre les autorisations de projets utilisant des animaux, après évaluation éthique favorable du projet par un Comité d’Ethique en Expérimentation Animale (C2EA). Il s’assure ainsi de l’utilisation scientifique des animaux selon des principes éthiques partagés à travers l’action du Comité Nationale d’Ethique en Expérimentation Animale (CNREEA), de la cellule dédiée du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (cellule AFIS) et des C2EA qui réalisent les évaluations prospectives et rétrospectives des projets.
Le ministère chargé de l’Agriculture est, quant à lui, en charge de la protection et du bien-être des animaux via l’action de la Commission Nationale de Protection et d’utilisation d’Animaux à des Fins Scientifiques (CNPAFIS) et des Direction Départementale de Protection des Populations (DDPP) qui contrôlent et agréent les établissements. Il garantit ainsi la conformité réglementaire des infrastructures et du fonctionnement des établissements, en particulier celui des Structures chargées du Bien Etre Animal (SBEA) qui assurent le suivi opérationnel des projets autorisés, la diffusion et la promotion de la règle des 3R (Remplacer, Réduire et Raffiner) au sein des établissements.